La France s’engage fortement dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre avec des objectifs ambitieux : -40% d’ici 2030 par rapport à 1990 et la neutralité carbone en 2050. Les émissions actuelles sont de 6,6 tonnes de CO2 par habitant, représentant 2% des émissions mondiales malgré 1% de la population.
État des lieux des émissions de gaz à effet de serre en France
La France, qui représente 1% de la population mondiale, contribue à hauteur de 2% aux émissions globales de gaz à effet de serre (GES), pour un PIB équivalent à 5% de la richesse mondiale. Ces données, issues des rapports du GIEC et du CITEPA, permettent de dresser un état des lieux précis des émissions françaises et de les comparer aux autres nations industrialisées.
Émissions par habitant et comparaisons internationales
D’après le CITEPA, les émissions françaises de CO2 s’élevaient en 1990 à 6,6 tonnes par habitant. Ce niveau, relativement modéré pour un pays développé, se situe 20% en dessous des émissions allemandes sur la même période. Les États-Unis affichaient quant à eux des émissions trois fois supérieures, avec 20,51 tonnes de CO2 par habitant.
| Pays | Émissions CO2 (tonnes/habitant) en 1990 |
| France | 6,6 |
| Allemagne | 7,9 |
| États-Unis | 20,51 |
Répartition des émissions par type de gaz
Le dioxyde de carbone (CO2) constitue le principal gaz à effet de serre émis en France, suivi du méthane (CH4) et du protoxyde d’azote (N2O). Les chlorofluorocarbures (CFC), bien que très nocifs pour la couche d’ozone, représentent une part mineure des émissions totales depuis leur interdiction progressive.
Sources sectorielles des émissions
Les transports génèrent 31% des émissions nationales de GES, devant l’industrie manufacturière (20%), l’agriculture (19%), le résidentiel-tertiaire (17%) et la production d’énergie (10%). Cette répartition, stable depuis plusieurs années, met en évidence les secteurs prioritaires pour réduire l’empreinte carbone française.
Évolution temporelle des émissions
Entre 1990 et 2020, les émissions françaises de GES ont diminué de 20%, principalement grâce à la modernisation industrielle et au développement du nucléaire pour la production électrique. Néanmoins, certains secteurs comme les transports ont vu leurs émissions augmenter sur la période.
Les solutions techniques pour capter le CO2
Face au défi de la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), les technologies de captage du dioxyde de carbone (CO₂) constituent un levier d’action complémentaire aux efforts de décarbonation. Ces dispositifs permettent de diminuer la quantité de CO₂ présente dans l’atmosphère.
Les puits de carbone naturels
Les forêts représentent le principal puits naturel de carbone en France. Par le mécanisme de la photosynthèse, elles absorbent chaque année 70 millions de tonnes de CO₂, soit 15% des émissions nationales de GES. La préservation et l’extension des surfaces forestières constituent donc un enjeu majeur pour atteindre les objectifs de neutralité carbone.
Les technologies de captage et stockage géologique
Le captage et le stockage du CO₂ d’origine industrielle font l’objet d’expérimentations aux États-Unis, au Canada, en Australie et en Europe. Deux approches techniques sont développées :
- Le captage en amont : extraction du CO₂ avant la combustion des énergies fossiles
- Le captage en aval : filtration des fumées issues des installations industrielles
Le CO₂ capté est ensuite compressé puis injecté dans des formations géologiques profondes comme d’anciens gisements de pétrole ou de gaz naturel.
Les projets innovants français
La France développe plusieurs technologies innovantes de captage du carbone :
- La méthanisation agricole qui transforme les déchets organiques en biogaz tout en séquestrant du carbone dans les sols
- Les procédés de captage par absorption chimique sur les sites industriels fortement émetteurs
- L’utilisation de micro-algues capables d’absorber le CO₂ et de le transformer en biomasse
Potentiel de réduction
| Technologie | Potentiel de captage (Mt CO₂/an) |
| Puits forestiers | 70 |
| Captage industriel | 15-20 |
| Méthanisation | 5-10 |
Bilan et mesure de son empreinte carbone
La mesure précise des émissions de gaz à effet de serre (GES) permet d’établir des plans d’actions ciblés pour réduire son empreinte carbone. Les méthodes standardisées comme l’ISO 14064 fournissent un cadre rigoureux pour quantifier ces émissions.
Outils de mesure de l’empreinte carbone
L’ADEME met à disposition plusieurs calculateurs adaptés aux besoins des particuliers et des entreprises. Pour les particuliers, le calculateur « Nos GEStes Climat » évalue les émissions liées au logement, aux transports, à l’alimentation et aux achats. Les entreprises peuvent utiliser la méthode Bilan Carbone® qui analyse les émissions directes et indirectes sur l’ensemble de la chaîne de valeur.
Obligations réglementaires
Les entreprises de plus de 500 salariés doivent réaliser un bilan GES tous les 4 ans, conformément à l’article L229-25 du Code de l’environnement. Ce bilan doit couvrir les émissions directes (scope 1) et indirectes liées à l’énergie (scope 2).
Équivalences et ordres de grandeur
| Action | Équivalent CO2 |
| 1000 km en voiture moyenne | 193 kg CO2 |
| 1 aller-retour Paris-New York | 1,7 tonne CO2 |
| Chauffage annuel appartement 70m² | 1,3 tonne CO2 |
Compensation carbone volontaire
La compensation permet de financer des projets réduisant ou séquestrant des GES pour contrebalancer ses émissions incompressibles. Les projets labellisés (Label Bas Carbone en France) garantissent la qualité des réductions d’émissions. Le prix moyen de la tonne de CO2 compensée varie entre 5 et 25€.
Actions quotidiennes et gains potentiels
- Baisser le chauffage de 1°C : -7% de consommation (-160 kg CO2/an)
- Passer aux LED : -75% sur l’éclairage (-50 kg CO2/an)
- Covoiturage domicile-travail : jusqu’à -1 tonne CO2/an
- Réduire la viande rouge : -1 kg CO2 par repas végétarien
L’essentiel à retenir sur la réduction de l’effet de serre
La France met en place une stratégie complète pour atteindre ses objectifs de réduction des gaz à effet de serre. Entre les puits naturels de carbone comme les forêts qui absorbent 15% des émissions, les nouvelles technologies de captage, et les actions quotidiennes possibles pour les particuliers et entreprises, les leviers sont multiples. La réussite nécessitera l’engagement de tous les acteurs.