Bien plus qu’une tendance alimentaire, le slow food est avant tout un vrai mode de vie. Il valorise les Hommes et le milieu naturel. Cette éthique apprécie la terre à sa juste valeur. L’adoption de cette démarche responsable engage les citoyens à améliorer leur habitude alimentaire et à préserver l’environnement.
Slow food : historique et origine
Le
slow food est une éthique écogastronomique inventée par Carlo Petrini, un ancien journaliste et gastronome passionné. Tout commença en Italie lorsque MacDonald’s décide d’ouvrir un point de vente près d’un site célèbre à Rome. Pour exprimer son mécontentement, le chroniqueur italien crée un
mouvement s’opposant au fast-food. Il fonde ainsi la Slow Food, une association internationale dédiée à l’éthique slow food. Carlo Petrini soulève que la population doit revenir à la bonne nourriture. Pour cela, il faut encourager les agriculteurs. Ces derniers conservent des savoirs efficaces. Ils protègent des variétés de culture (fruits, légumes, céréales, etc.) et différents animaux d’élevage. Ce journaliste dévoile que chaque territoire a des potentiels gastronomiques inestimables. D’après lui, il ne faut pas sous-estimer ces valeurs. Avec cette habitude saine, ce fondateur du slow food incite le public à manger sain et écolo. Il démontre les inconvénients de l’alimentation mondialisée et standardisée. Le slow food est un vrai art de vivre. Il redonne les plaisirs de la table. Cette révolution alimentaire privilégie les aliments frais et locaux. Elle agit en contresens avec l’industrialisation et l’appauvrissement des goûts. Son enjeu est de préserver le patrimoine agricole local. Quelque temps après sa naissance, le mouvement militant slow food séduit de nombreux adeptes. Il est désormais reconnu par l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture. En 1989, plusieurs adhérents en consenti au manifeste du slow food. Celui-ci relate les grands piliers du
mouvement, à savoir l’exploitation des saveurs locales, l’opposition au fast-food, la mise en avant des saveurs et la restauration des plaisirs de la bonne nourriture.
Une tendance alimentaire saine
Depuis plusieurs décennies, il a été constaté que les habitants du monde adoptent quasiment un même mode alimentaire. Les plats français, brésiliens et canadiens sont presque les mêmes. Même au Japon, un pays fervent de sa culture, les burgers remplacent petit à petit les préparations locales. Chaque contrée perd à petit feu sa culture culinaire. La standardisation alimentaire gagne en terrain. Elle atteint une échelle transnationale. Ce mode d’alimentation a des répercussions sur la qualité des produits ainsi que la santé humaine et celle de l’environnement. Notez que des milliards de personnes rencontrent actuellement des problèmes de santé dus à un mauvais comportement alimentaire. L’alimentation industrielle tend également à dégrader les écosystèmes. Certes, cette tendance alimentaire fait gagner du temps, mais elle est source de nuisances pour l’Homme et l’environnement. Celui-ci en paye largement le prix avec l’accumulation des emballages et des couverts jetables. Malgré ces constats négatifs, la population ne s’inquiète pas pour autant. Aux USA, on estime qu’1 enfant sur 3 mange au fast-food au moins une fois par jour. Cette tendance commence aussi a attiré les habitants de l’Hexagone. En France, 1 repas sur 6 est consommé dans un fast-food. Heureusement que le slow
food soit né. Depuis près de 3 décennies, cette tendance alimentaire éco-responsable tente de modifier le mode d’alimentation de la population mondiale. Elle mérite un encouragement renforcé. Cette éthique se veut d’instaurer une alimentation à la fois bonne, écologique et juste.
Un mouvement international
Le
slow food prend de l’ampleur dans plusieurs pays. À travers l’Europe, il est lié à de nombreux projets gastronomiques comme Terra Madre, Arche du goût et Presidia. Cette éthique compte désormais des millions d’adeptes. Le réseau Slow Food comprend différents profils membres (paysans, étudiants, activistes, etc.). Il est établi au niveau national. On recense actuellement 7 structures nationales et près de 1 500 conviviums. Le Slow Food Allemagne fut la première structure étrangère créée après le mouvement. Il a été instauré en 1992. Depuis, d’autres membres ont adhéré au concept. Les conviviums sont des réseaux locaux répartis dans plusieurs communautés. En Hexagone, ils sont accessibles aux principales régions. Ces réseaux organisent de nombreux événements de sensibilisation. La tendance slow food inspire une ambiance juvénile. Beaucoup de jeunes
membres de Slow Food se rassemblent au niveau du Slow Food Youth Network. Ce réseau projette un mode d’alimentation bien meilleur. Il incite les jeunes à consommer sain et écolo. La promotion du
slow food s’adresse à tous. Elle met en valeur le respect de la terre dans chaque région. La biodiversité et les coutumes culinaires locales sont mises en exergue durant les projets locaux. Pour sensibiliser le public, les organisateurs planifient des réunions autour de l’aliment dans plusieurs pays. La devise : manger peu, savoureux et local. Le slow food tente de modifier l’habitude alimentaire des consommateurs en portant plus d’attention sur les achats alimentaires et en restructurant les saveurs. Le
mouvement slow s’adresse à tout le monde. Les
membres de Slow Food comptent transmettre ces valeurs aux enfants en créant des jardins. L’idée est d’inciter ce public cible au bio.
Une éthique en faveur de l’environnement
La protection de la biodiversité est un enjeu majeur du slow food. Suivant cette éthique, une action au niveau local permettra à mieux traiter les écosystèmes, la faune et la flore. Elle met l’accent sur la préservation de l’environnement. Le
slow food remet en question les modes d’élevage et le processus de production. Les adhérents témoignent des impacts de ce
mouvement slow sur l’agriculture et la chaîne des valeurs alimentaires. Selon des études environnementales, environ 30 % des émissions de gaz à effet de serre résultent de l’alimentation humaine. Celle-ci regroupe plusieurs chaînes, dont l’agriculture, l’élevage et le transport. La modification de l’alimentation palliera au dérèglement climatique. D’après les promoteurs, le respect de la saisonnalité et la mise en avant de l’agriculture locale (ou régionale) sont bénéfiques pour la santé humaine et la planète. D’après Carlo Petrini, les nourritures qu’on met dans les assiettes renforcent la lutte contre le réchauffement climatique. L’association Bon pour le Climat a lancé l’éco-calculateur afin de permettre l’analyse de bilan carbone d’un plat. Selon le président de cet organisme, la première action est de respecter la saisonnalité afin d’éviter l’importation d’ingrédients. En second plan, il faut limiter l’utilisation de protéines animales et privilégier les végétaux. Dans l’idéal, ces derniers doivent représenter 2/3 de l’assiette. La revalorisation alimentaire privilégie aussi les légumineuses. Celles-ci rendent la terre plus fertile. Riches en fibres et en protéines, ces nutriments sont également bénéfiques pour la santé. Leur consommation permet de prévenir plusieurs pathologies.
Pour un avenir meilleur
Afin de promouvoir les actions contre le fast-food et la destruction de l’environnement, l’association Slow Food ne cesse d’organiser des projets. Pour cela, elle collabore avec de nombreux acteurs de la gastronomie, dont des producteurs locaux. L’organisme est désormais une référence de l’art du bien-manger et de la préservation de la biodiversité. Il legs ses valeurs aux futures générations. Le dernier projet organisé par l’association invitait particulièrement les chefs cuisiniers du monde. Ces professionnels de l’art culinaire étaient appelés à intégrer l’Alliance des Chefs Slow Food. À cette occasion, près de 700 personnes ont répondu à l’appel. Ces chefs cuisiniers soutiennent le
mouvement slow en s’engageant à des démarches éco-responsables. L’association atteint un échelon de plus en plus élargi. Avec cette éthique éco-responsable, les
membres de Slow Food estiment que le slow food aura un meilleur avenir.