Entre tradition et maltraitance, où en est-on réellement aujourd’hui avec les corridas ?

Publié le : 27 janvier 20209 mins de lecture

Dans plusieurs pays comme le Portugal, l’Espagne et le Midi de la France, la corrida est considérée comme un vrai sport. Dans ce combat, le taureau est torturé avant d’être battu à mort ou rarement relâché. Cette culture espagnole est pourtant une véritable mésaventure pour les animaux. La corrida est une forme de maltraitance des taureaux. Où en est-elle réellement ?

La corrida, une pratique atroce

Pendant une corrida ou une tauromachie, le taureau est attiré vers l’arène. De leur côté, les cavaliers montent sur des chevaux et se rapprochent de l’animal pour planter des lances. Le but est d’empêcher le taureau à relever la tête. Ceci étant, d’autres cavaliers entrent dans l’arène pour distraire l’animal. En même temps, ils plantent des banderilles dans le dos du taureau. Tôt ou tard, ce dernier finira par se fatiguer de ses blessures. Pour couronner le tout, le matador arrive et provoque sa mort avec une épée. En cas d’échec, l’équipe fait appel à un bourreau. Celui-ci est tenu de poignarder le taureau jusqu’à ce qu’il meurt tout en ayant la colonne vertébrale coupée. Le coup est vraiment fatal que le taureau tombe dans un état de paralysie. Si le public clame de joie après l’acte du matador, la queue ainsi que les oreilles de l’animal seront coupées et présentées en tant que trophées. On peut conclure que la corrida est une pratique atroce. Elle est fatale pour les animaux. Chaque année, des milliers de taureaux font l’objet de ce jeu maudit. Ces animaux sont massacrés dans les arènes avant de retrouver la mort. Cette culture barbare est pratiquée en Espagnole et en France. Elle crée pourtant un effet spectaculaire pour la foule. Après les corridas, rares sont les taureaux qui s’en sortent vivants. Face au matador, ils ont peu de chance de survivre. La torture prolongée de l’animal fait clamer le public de joie.

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Une culture immorale pour la population toute entière

Les personnes sensibles à la maltraitance animale sont convaincues de l’atrocité des corridas. Elles adhèrent au fait que cette pratique mérite d’être prohibée. Les corridas sont qualifiées de combat immoral. Les pratiquants infligent des peines insensées à ces animaux. Ces derniers n’ont pas pourtant commis des actes graves. La torture de ces taureaux est une source de distraction pour les spectateurs. Faire souffrir un animal par pur plaisir est comme un acte délictuel. On évoque souvent que les corridas de muerte sont une tradition française. Cette affirmation est pourtant fausse. Ces combats qui entrainent la mort de près de 500 taureaux par an n’est nullement de culture française. Ils ont été introduits en Hexagone vers 1853. En réalité, la corrida est une tradition ininterrompue espagnole. « Tradition » n’est même pas un terme approprié à cette pratique cruelle. Même en Espagne, ce combat malsain est de plus en plus contesté. L’opposition à la corrida réclame l’interdiction de cette culture. Après des années de prohibition, la pratique revient en surface pour instaurer un commerce juteux. Elle fait l’objet d’une attraction touristique dans les pays concernés, dont la France. En Hexagone, il existe même des écoles de tauromachie. Dans ces établissements, on apprend aux mineurs les règles de jeu de ce combat sous une forme banale. L’opposition réclame désormais l’interdiction des corridas pour mineurs. D’après ce parti, cette course de taureaux est une initiation à la violence.

Des séquelles pour les pratiquants également

En 2016, une loi portant interdiction de mise à mort devant le public lors d’une fête traditionnelle a été publiée officiellement par le gouvernement de la communauté autonome de Castille-et-León. Le spectacle du Toro de la vega fait partie de ces contextes. Les taureaux ne sont pas les seules victimes de ces combats violents. Dans les 3 pays les plus pratiquants de la course de taureaux, à savoir l’Espagne, la France et le Portugal, environ 40 000 taureaux sont battus à mort chaque année. En parallèle, on dénombre plusieurs accidents et décès. Chaque année, des dizaines de personnes meurent (ou frôlent la mort) durant les corridas. En 2016, le fameux torero Rodolfo Rodriguez s’est éteint 1 mois après une corrida. Après le combat, il s’est vu les cervicales brisées. En conséquence, il a été déclaré tétraplégique. 30 jours plus tard, le célèbre cavalier meurt à l’âge de 64 ans. La même année, Victor Barrio s’est aussi retrouvé mort à la suite d’un accident causé par ce combat atroce. Pour cause, un coup de corne lui a perforé le côté. En 2017, un toréador âgé de 23 ans s’est retrouvé transpercer le visage à plusieurs fois par le taureau. Tout cela, pour dire que les corridas vont au-delà d’un simple sport. Chaque année, les corridas entrainent la mort de près de 250 000 taureaux dans le monde. Parmi les victimes, il y a aussi les chevaux. Ces derniers sont encornés par les taureaux effrayés.

La corrida, entre tradition et marché fructueux

Auparavant, les corridas rapportaient des milliers d’euros. Créatrices d’emplois, ces pratiques sont l’une des principales attractions touristiques de l’Espagne. Cependant, après 2014, les corridas ont rencontré des baisses et l’âge moyen des spectateurs se situe désormais entre 55 et 75 ans. La nouvelle génération se désintéresse-t-elle à cette course de taureaux ? C’est peut-être le fruit des plaintes sur l’atrocité de cette pratique ! Même si celle-ci est une culture espagnole, c’est de loin le spectacle le plus suivi dans le pays. La corrida se retrouve en 10ème position, derrière plusieurs disciplines (cinémas, footballs, etc.). Depuis 2016, les ventes de billets pour les corridas diminuaient à près de 46 %. Environ 9 % des citoyens espagnols assistent à ces combats. Notez qu’une grande partie des sommes récoltées par les corridas en France est transférée en Espagne. Les intermédiaires et les sociétés qui gèrent le déroulement de ces combats sont originaires d’Espagne. Cette exportation de devises à l’étranger est estimée à environ 25 millions d’euros. En outre, la tauromachie bénéficie de subventions publiques. Celles-ci proviennent des participations des contribuables. Ces aides financières sont évaluées à 500 millions d’euros par an.

L’opposition aux corridas

La rébellion réfute les corridas. L’union des villes taurines a des ressortissants opposants. En Catalogne, celles-ci sont désormais interdites. La région s’est déclarée ville anti-corrida. Elle a eu le courage de s’opposer à cette culture atroce. Pour la toute première fois, une ville d’Espagne se voit abolie cette coutume qui a fort longtemps marqué l’histoire du pays. Heureusement que la population s’est conscientisée des méfaits de cette tradition abominable. Les corridas sont également prohibées aux Iles Canaries. En France, un sondage a permis de savoir que près de 73 % des citoyens sont contre les corridas. En juin 2019, des locaux d’Ardèche ont menées des actions contre la culture taurine. Des fêtes taurines ont été organisées dans la ville pendant 2 jours. Par peur que cette tradition ne s’instaure dans la localité, les habitants anti-corrida se sont présentés sur les lieux pour prévenir les organisateurs et les fans. Une pétition contre ce spectacle a été élaborée à ce jour. Cette requête a permis de collecter 36 000 signatures. La pétition évoquait les droits des animaux. Elle rappelait que les taureaux doivent rester dans les champs. Avec la souffrance flagrante des animaux, des dispositifs portant sur l’interdiction des corridas devraient être adoptés. Le tourisme est souvent la cause de ce combat féroce. Pour sauver la faune, cette pratique devrait être bannie de la planète.

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